Témoignage de Xavier, son petit frère
Témoignage lut par Xavier, le petit frêre d'Edith, lors de ses funérailles.
Ma petite sœur, c’est comme ça que tu aimais que je t’appelle…
Je me souviens de nos jeux dans la mer, de nos potions magiques au jardin, de nos fous rires au moment du bain ou en jouant aux J.I. Joe, et des histoires drôles que nous inventions en nous endormant dans le lit de papa et maman.
Je me souviens de nos parties de pêche aux tilapias à la Somone et des heures que nous avons partagées à nous extasier devant nos élevages de hamsters ou de souris.
Je me souviens quand tu me coupais les cheveux, quand tu passais des après midi à nous filmer, moi et mes amis faisant du surf et quand tu venais faire la fête avec nous.
Nous avons passé tant d’heures à plaisanter et à rire.
Tu as souvent été dure aussi, du fait, j’en suis sûr, de ta souffrance intérieure, et tu es toute excusée.
Depuis des années tu souhaitais le meilleur pour moi et tu te réjouissais du moindre de mes succès. Mais tu te réjouissais surtout de me voir heureux.
Aujourd’hui je suis plus heureux que jamais. Je suis en paix avec moi-même et j’ai une femme et un fils merveilleux qui m’aiment. J’aurais tant voulu partager cela avec toi et ils voulaient tant te connaître. Mais là où tu es, tu es heureuse en nous contemplant.
Edith, ma grande sœur, mon exemple, Edith, ma petite sœur que j’aimais serrer fort dans mes bras désirait tellement aimer la vie.
Mais chaque année ça lui devenait de plus en plus difficile.
Elle enviait tant les insouciants, les glandeurs, qui semblent bienheureux et se contentent du minimum, elle qui se détruisait, en essayant inconsciemment d’atteindre l’excellence, par simple crainte de l’échec.
Si vous êtes heureux de vous réveiller le matin, si vous êtes un peu fier de vous, si vous avez des passions ou des ambitions qui vous motivent, ayez une pensée pour Edith, car elle serait heureuse que vous en profitiez pour elle.
On recherche souvent le bonheur dans des accomplissements prédéfinis, on est souvent trop exigeant avec soi – même et avec ses proches et on oublie toujours de célébrer cette chance d’être capable d’apprécier la vie.
Edith désirait cela plus que tout. Mais elle n’a pas eu cette chance.
Pour lui rendre hommage, il serait merveilleux que l’on parvienne, chaque fois que l’on pense à Edith, à relativiser un faux problème et que l’on se réjouisse d’apprécier la vie, comme elle aurait tant voulu le faire.
Edith souffrait trop et voulait partir depuis tant d’années.
Je suis sûr qu’à chaque fois qu’elle décidait de passer le pas, elle pensait avec effroi à la souffrance qu’elle infligerait à ses proches en mettant fin à ses jours.
Aujourd’hui et dans les jours à venir, essayons de penser à elle avec le sourire, de penser aux bons souvenirs, pour lui permettre de partir légère.
Car ce qu’Edith désirerait par – dessus tout, c’est que l’on rie.
Au revoir petite sœur. Je te souhaite de trouver un peu d’apaisement là où tu es. Je t’aime, je ne t’en veux pas et je te promets de faire pour toi encore plus d’efforts pour célébrer la vie.
Xavier