Présentation d'Edith par sa famille
Texte d'accueil, lut par Pierrot lors de la cérémonie des funérailles, le mardi 15 novembre 2011.
Au nom de toute la famille, je vous souhaite la bienvenue dans cette église Saint Hubert de Ramillies, pour dire au revoir à ma fille Edith, décédée à Bruxelles le jeudi 3 novembre dernier.
Edith est née à Kinshasa le 24 novembre 1976, sous les encouragements soutenus de sa sœur Caroline et de son frère Grégoire, accompagnés de cousins, qui courraient autour de la salle d’accouchement en scandant "Allez Mady, allez Mady, alleez !". Je suis sûr que ces paroles résonnent encore dans les couloirs de l'Hôpital Ngaliéma.
En 1979, toute la famille a émigré au Sénégal, passant ainsi de la chaleur moite de l'Afrique centrale à la savane poussiéreuse de l'Afrique de l'ouest. Edith est devenue alors grande sœur puisque Xavier a agrandi la famille la même année.
Comme les hirondelles, nous vivions sous les tropiques la majorité de l'année et revenions en Belgique chaque été. C'est ainsi que dès 1978 nous nous sommes installés dans l'Ecole communale d’Offus, scellant ainsi notre destin avec ce charmant petit village.
Durant sa scolarité, Edith s'est révélé être une élève assidue. C'est avec une apparente facilité qu'elle a traversé ses études, qu'elle s'est épanouie dans des arts tels que la poterie, le dessin, et, surtout, le théâtre.
Mais Edith était aussi, voire surtout, un tantinet perfectionniste, et cette apparente facilité cachait bien souvent des heures d'angoisses, piégée dans son incapacité à accepter l'éventualité d'un avis sur ses prestations, de quelque nature qu'il puisse être. Le sien étant sans doute le plus impitoyable.
A la fin de sa scolarité, en 1994, elle a bénéficié du programme d'échange du Rotary et est partie un an sur la côte ouest des Etats-Unis. Elle y a découvert une autre culture, et un nouveau mode d'expression, le saxophone.
De retour en Belgique, elle s'est essayée aux études supérieures (Beaux-arts à Lièges et études d’infirmière à l’UCL), mais cette étape de sa vie a révélé un mal être profond, une difficulté avérée à se projeter dans sa vie et à devenir qui elle était. Elle a donc opté pour d’autres voies.
Tentée par l'univers des PME, elle a suivi de 1997 à 2000 des cours du soir au CENAM, tout en travaillant la journée à la boulangerie Didier d’Orp-Jauche, ou certains d'entre vous l'y ont surement croisée.
Une fois sa formation terminée, après un passage en 2001 chez Tractebel comme dessinatrice industrielle, elle est devenue vendeuse à la CIACO à Louvain-la-Neuve jusqu'en 2005.
Depuis, Edith se battait avec courage contre ses démons, alternant successivement entre des périodes très noires et des instants d’accalmies.