Personne n'a écouté ma fille

Traduction non littérale (dans le texte, entre parenthèses, mes notes) d’un article publié dans le journal De Standaard du lundi 28 janvier 2013 . Edith Vincke avait 35 ans quand elle s'est suicidée l'an dernier dans un établissement psychiatrique. C'est seulement alors que ses parents et sa famille ont réalisé combien sa souffrance psychique avait été terrible.  « L'anorexie n’était qu’un symptôme d'une maladie psychiatrique que même les médecins n’arrivaient pas à identifier. Ces symptômes réapparaissaient à chaque fois dans des situations de stress. Puis elle perdait du poids à vue d’œil et nous savions qu’une fois de plus elle n’allait vraiment pas bien », dit son père, Pierrot Vincke. A plusieurs reprises Edith a demandé l'euthanasie.  « Elle en parlait souvent avec sa mère. Elle m'a un jour confié que son «cas» s’intégrait parfaitement dans la loi. Elle était surprise que tous les médecins qu'elle a rencontré s’y sont opposés. Je suppose que les médecins, tout comme nous ses parents, continuaient à se nourrir d’espoir à sa place. Ils n'ont pas vraiment écouté. Nous non plus, parce que nous ne pouvions évidemment pas accepter sa mort. Nous étions cependant préparés à cette perspective car elle avait fait plusieurs tentatives de suicide. Mais l'accepter est tout autre chose."  Vincke ne dit pas qu'il est partisan de l'euthanasie en cas de souffrances psychiques. « Cela ne peut être exprimé ainsi. Il est préférable de dire que je suis partisan de ce que les médecins écoutent (plus) attentivement leurs patients. Même si ce que leurs patients disent est difficile à entendre. Edith méritait d’avoir une bonne conversation avec eux. Ils auraient du lui dire que c’était possible. Et ils auraient dû nous accompagner. Peut-être même qu’ainsi Edith se serait écartée de ses intentions (un dernier espoir que je nourris). Dans tous les cas une séparation sereine (comme c’est le cas lors d’une euthanasie) aurait été beaucoup plus facile à accepter que la mort cruelle pour laquelle, en grande solitude, elle a opté (en se suicidant).