L’euthanasie n’est pas un acte barbare. C’est un acte doux et digne pour partir en paix
Fille du défunt Prix Nobel, Françoise de Duve a tenu également à souligner le message très clair que sa famille a adressé à l’Église Catholique. « Oui, nous voulons enfoncer le clou » s’insurge-t-elle. « L’euthanasie n’est pas un acte barbare». Celle qui a partagé tous les derniers instants de son père avoue «avoir vécu cette cérémonie avec joie et émotion », mais aussi «avoir été troublée». «Ma position sur l’euthanasie est la même que celle de mon père», ajoute-t-elle. Quant au choix d’une Église pour la cérémonie d’hommage, «ma famille est catholique et mon père a travaillé plus de 40 ans pour une université catholique. Il s’agit là de deux raisons bien suffisantes. De toute façon, il n’était pas envisageable d’organiser la cérémonie dans une salle des fêtes ou dans un auditoire de l’UCL», indique-t-elle encore avant d’adresser un message fort et serein à l’Église. «L’euthanasie n’est pas un acte barbare. C’est un acte doux et digne pour partir en paix».
Bruno Delvaux s’est dit «très touché» par la cérémonie d’hommage à Christian De Duve, qui s’est tenue samedi après-midi en l’église De Blocry à Ottignies. «Les gens d’ouverture qu’ils soient religieux ou laïcs, se sont reconnus dans une parole qui transcende toute morale». Il s’est également déclaré «heureux d’avoir assisté à cet évènement rare». « Par cet acte, Christian De Duve nous enjoint à réaliser quelque chose qui nous dépasse. Mais il n’a jamais lié l’euthanasie à l’Église», explique-t-il, en précisant que «Cette cérémonie avait été prévue de longue date (il y a 6 ans, ndlr), alors qu’il était bien loin d’envisager l’euthanasie. Christian ne cherchait pas la polémique, dont il a horreur. Je lui avais dit avec beaucoup d’émotion qu’on pouvait être un grand homme malgré le fait d’être tombé par terre. Mais, il ne souhaitait simplement pas être par terre. Il a voulu partir dans la dignité».