CDFD - Faut-il développer l'aide au suicide ? RTBF.be INFO. Arnaud Ruyssen.

Ce mercredi 06 septembre 2016, à CQFD (Ce qui fait débat) sur RTBF.be INFO, à 18h30 : "Faut-il développer l'aide au suicide ?"

Arnaud Ruyssen a deux invités, Pierre Pol Vincke, le papa d'Edith Vincke qui s'est suicidée dans sa chambre au sein d'une institution psychiatrique ainsi que le psychiatre et ethicien Raymond Gueibe.

Aux Pays-Bas, une association annonce avoir mis au point un produit qui permettrait à ceux qui en font le choix d'obtenir une mort rapide et avec des douleurs limitées. Ce produit est illégal aux Pays-Bas comme il le serait en Belgique. Toutefois, cela relance une question : faut-il développer l'aide au suicide ?

"Il faut avoir une humilité face à la souffrance psychique". Pierre-Pol Vincke est le papa d'Édith Vincke. À 35 ans, la jeune femme a mis fin à ses jours dans sa chambre d'hôpital psychiatrique. De ses 17 ans à ses 35 ans, elle est passée par de nombreuses phases d'anorexie, de boulimie, d'automutilation et de tentatives de suicide. Elle a demandé à de nombreuses reprises à ses parents de l'aider à mettre fin à ses jours. Aujourd'hui, son papa réalise trop tard que sa fille a subi un double acharnement. De la part du corps médical d'une part et de la part de ses parents d'autre part. Il demande à ce qu'on ait plus d'humilité face à la souffrance psychique.

"J'ai prescrit des médicamentsqui ont aidé mes patients à se suicider".  Le psychiatre et ethicien, Raymond Gueibe, a lui rencontré de nombreux patients confrontés à des souffrances psychiques. Il admet d'ailleurs avoir prescrit des médicaments qui pouvaient être utilisés par ses patients pour mettre fin à leurs jours. Et lorsqu'il prescrivait ces médicaments, il ne cachait pas à ses patients le fait qu'ils pouvaient être utilisés de manière définitive. Pour le psychiatre, parler du suicide ne précipite pas le passage à l'acte.
Raymond Gueibe estime que la priorité aujourd'hui est de faire tomber le tabou sur les maladies mentales et psychiques. Certains patients ne sont pas en phase terminale, ils ne risquent pas de mourir, mais leur souffrance est telle qu'elle en devient insoutenable. Et ils souhaitent pouvoir s'approprier leur fin de vie. Cette demande devrait être entendue selon le psychiatre.